on May 28, 2013, at 04:49 PM

Par Elizabeth Durot-Boucé
Professeur à l'université du Havre de langue et littérature anglaises, spécialiste du roman gothique des origines et de traductologie.''
Le 27 Juin 2013 à 12h45
Maison de l'université, salle Raymond Queneau

« Porte-lui une galette et ce petit pot de beurre », « Tire la chevillette, la bobinette cherra », « Ma mère-grand, que vous avez de grands bras »… : on aura reconnu l’histoire du Petit Chaperon Rouge. Ces formules magiques n’en finissent pas de résonner dans notre mémoire et dans l’imaginaire collectif.

Depuis la nuit des temps, les contes de fées n’ont cessé d’exercer leur fascination sur des générations de lecteurs et d’auditeurs. L’avènement de la psychanalyse dans la dernière décennie du XIXe siècle a suscité de nouvelles interprétations, et les contes, d’abord destinés à amuser un jeune public, perdent l’innocence de leur fonction première. Freud fut le premier à découvrir la nature symbolique des contes de fées. A sa suite, analystes freudiens comme jungiens se sont intéressés au contenu symbolique des contes ainsi qu’à leur relation avec l’inconscient. Comme les mythes et les légendes, ils plongent dans les parties les plus primitives de la psyché. Si le rêve est « la voie royale de l’Inconscient », Freud et les pionniers de l’analyse ont montré que la littérature qui couvre et découvre le travail souterrain des pulsions, constitue une autre « voie royale » pour déchiffrer l’inconscient. Dans son ouvrage Psychanalyse des contes de fées (1976), Bruno Bettelheim a démontré la fonction thérapeutique qu’exercent les contes sur l'enfant, chacun d’eux reflétant des conflits ou des angoisses apparaissant à des stades spécifiques du développement. Il suggère que les contes aident l’enfant à découvrir le sens profond de la vie tout en le divertissant et en éveillant sa curiosité. Parmi les contes, le célébrissime Chaperon rouge est le plus sexuellement explicite :

La plus jolie fille du village est envoyée par sa mère chez sa mère-grand. Dans la forêt, elle rencontre le loup. Arrivée chez mère-grand, entre-temps mangée par le loup, le Petit Chaperon rejoint la bête dans le lit. « Et le grand méchant loup se jeta sur le Petit Chaperon rouge et la mangea. »

C’est à une exploration, entre plaisir et principe de réalité, du sens profond de ce conte, que je vous invite : « Ma mère-grand, que vous avez de grandes oreilles ? C’est pour mieux écouter, mon enfant »…

L'affiche.

Comments

  1. By STL, on November 02, 2013, at 09:24 AM à visionner sur la webtv de l'ULH

    http://webtv.univ-lehavre.fr/spip.php?article114

Leave a comment

Name (required)
E-mail (required, will not be published)
Website
Comment

Enter value: (:input captcha tabindex=1:)